Monsieur le Recteur,
Nous avons appris avec stupéfaction, ce qui se passait à l’école annexe d’Ajaccio. Nous savons aussi que l’Inspecteur d’Académie de la Corse du Sud a réagi rapidement et de manière négative à la demande groupée de plusieurs parents d’élèves de ne pas voir leurs enfants suivre un enseignement en langue corse.
Pour autant, cette affaire, qu’elle se déroule ou pas sur fonds d’élections de parents d’élèves, nous inquiète. Elle nous replonge vingt ans en arrière. Elle témoigne, selon nous, d’un rejet de la culture corse. Le mot de tentation communautariste n’est pas trop fort pour qualifier l’attitude de ces parents d’élèves. Le risque d’effet « boule de neige » méritait, comme vos services l’ont fait, un rappel public du droit.
Enfin, cette initiative est d’autant plus « malheureuse » qu’elle intervient alors que le plan de la Collectivité Territoriale de Corse pour le développement de la langue corse a été adopté de manière unanime par tous les élus. Ceci prouve bien que le conflit idéologique à propos de la langue corse est enfin dépassé.
Nous voulons croire que cette affaire est et restera isolée et qu’elle n’a pas été orchestrée. Rien ne serait plus désolant, en effet, qu’elle serve de prétexte à retarder la mise en place de la généralisation du bilinguisme programmée dans le primaire. Si cela s’avérait être le cas, nous serons là pour le dénoncer publiquement
Nous sommes persuadés que vous comprenez le souci qui est le nôtre, et, npus vous prions de croire en l’expression de notre meilleure considération.