BAYONNE                                                                                                      CARCASSONNE

 

 

CORSE,  le 24 octobre 2009

         A nos amis occitans, catalans, basques, bretons, alsaciens et d’outre-mer.

Nous ne sommes pas aujourd’hui, ici, avec vous, mais nous voulions depuis la Corse vous dire que votre combat est aussi le nôtre.

La petite avancée constitutionnelle obtenue en 2008  nous le savons est insuffisante. La loi promise dans la foulée semble pour le moment enterrée. Le nouveau ministre de la culture est, à l’évidence, peu intéressé par le devenir des langues régionales.

Face aux résistances qui perdurent, la solidarité qui nous lie, nous tous, pratiquants de langues dîtes minoritaires, est une force.

En Corse, nous connaissons certes une situation particulière et un statut spécifique. L’Assemblée de Corse a voté en 2007 un plan de développement du bilinguisme. On nous promet des maternelles entièrement bilingues en 2013, une éducation primaire et secondaire publique (jusqu’au bac !) entièrement bilingue  d’ici 2025 !

Mais comment y croire alors que les moyens ne suivent pas ?! Que les enseignants dans leur majorité ne parlent pas corse, qu’on ne les y forme pas ?!

En fait ces mesures  ne sont viables que si toute la société est concernée par le développement progressif mais réel du bilinguisme :

Il faut commencer la scolarité par un enseignement en immersion.

Il faut un plan de formation pour toute la population dans tous les secteurs et dans toutes les entreprises publiques et privées.

Il faut une présence massive de la langue dans les medias.

La politique annoncée n’aura de sens que si elle est appliquée. Elle exige bien sûr des moyens considérables.

Oui, sauver nos langues à un prix ! Oui, il y a urgence !

La société bilingue que nous souhaitons, que vous souhaitez, passera aussi par une  véritable réforme constitutionnelle et la France devra enfin accepter de ratifier dans son intégralité la charte des langues minoritaires.

Nous nous battons pour l’officialisation de notre langue. Avec vous, nous demandons une loi cadre. Nous la considérons comme une étape pour renforcer le travail que nous accomplissons tous sur le terrain. Un travail qui s’inscrit dans la durée.

Le « Collectif Parlemu Corsu ! », pour le bilinguisme et pour l’officialisation !

Avviva i nosci lingui ! Et que vivent nos langues !

‘Ssu cuminicatu hè statu lettu in Carcassò, da unu riprisintanti di u muvimentu chì adunisci i lingui minuritarii.